La race Mérinos de Rambouillet est un cas unique dans le monde animal :
le troupeau, importé en 1786, est sélectionné depuis l'origine sur les critères de qualités lainières.
Les enjeux techniques sont de maintenir le patrimoine génétique et d’assurer la survie de la race.
La conservation du troupeau originel à la Bergerie nationale et la poursuite des études le concernant.
La communication autour du troupeau et de la laine ainsi que leur valorisation, est mise en lumière grâce à la fête de la Tonte et de la Laine ou le spectacle "l’école des bergers" et durant toute l'année. Ces grandes manifestations mettent en valeur la création, les innovations, l’artisanat, les initiatives au sein de la filière lainière.
La participation au collectif Tricolor dont l’objectif est de relancer la filière lainière en France.
Malgré son statut de race « conservatoire », le petit troupeau de Rambouillet sert toujours de référence et de support de recherche. Il est également le témoin de l’évolution de la sélection ovine depuis le 18ème siècle et le symbole de la sauvegarde de la biodiversité domestique.
Depuis 1786, le troupeau n’a connu aucune introduction de sang extérieur. Il est ainsi conduit en consanguinité « raisonnée ». Au départ, la gestion de cette population est basée sur un principe simple : « ne faire reproduire entre eux que des animaux n’ayant aucun parent commun sur 4 générations ».
Depuis 2005, grâce à la collaboration de l’Inrae, l’Institut de l’Élevage et AgroParisTech, une nouvelle méthode de gestion de la variabilité génétique est appliquée. Elle vise à minimiser l’augmentation de la consanguinité du troupeau. Un processus informatique d’optimisation, basé sur 200 ans de données généalogiques, réalise les lots d’accouplement minimisant les degrés de parenté.
L’expérience de consanguinité conduite depuis deux siècles, unique en son genre, fait du Mérinos une curiosité scientifique. Il sert de modèle aux chercheurs pour construire une méthode adaptée à d’autres espèces animales en voie d’extinction.
Fibre naturelle hautement écologique, la laine redevient le nec plus ultra des vêtements techniques sportifs, des solutions d’isolation performantes ou l’objet de démarches artistiques étonnantes. Les nouvelles attitudes des consommateurs semblent porteuses de renouveau pour les fibres naturelles et particulièrement la laine.
Soucieuse de relancer une filière territoriale, la Bergerie nationale souhaite redevenir un lieu de référence sur la laine en favorisant la rencontre entre producteurs, tondeurs, transformateurs, artisans, créateurs et consommateurs.
...Daubenton, célèbre naturaliste, se lance dans la recherche pour l’acclimatation des « bêtes à laine » espagnoles. En effet, grâce à elles, l’Espagne détient alors le monopole de la laine fine en Europe.
...Le roi Louis XVI obtient de son cousin le roi d’Espagne l’autorisation d’acquérir un troupeau de Mérinos. Constitué des meilleures bêtes des meilleurs élevages, un troupeau de 366 animaux arrive donc à la ferme royale de Rambouillet.
...Napoléon 1er lance une grande opération de « mérinisation » des races françaises. Les reproducteurs sont alors croisés avec des races locales, afin d’améliorer leur qualité lainière. Aujourd’hui encore, sur 50 races françaises, la moitié environ a du sang Mérinos.
Le troupeau de Mérinos trouve une nouvelle vocation, celle d’améliorer les races des pays émergents de l’époque en Europe et dans l’hémisphère sud. La notoriété de la ferme et de ses Mérinos s’étend alors aux 5 continents.