L’exploitation agricole de la Bergerie nationale décline les préceptes de l’agroécologie sur le terrain par ses méthodes d’élevage et par sa stratégie d’exploitation.
Le système agricole, basé sur la polyculture et l’élevage de ruminants, compte deux productions principales, un troupeau de bovins laitiers et un troupeau ovin.
Nous apportons une grande importance à la qualité de l’alimentation de nos animaux, l’herbe est au centre de notre système : pas d’ensilage de maïs ni de soja, plus de 70% d’herbe dans la ration, au moins 8 mois par an au pâturage, pâturage tournant dynamique pour une bonne gestion de la ressource.
Le lait de nos vaches est transformé juste à côté de l’étable. Nous nous sommes associés avec la ferme de Sigy qui transforme la totalité de notre lait. Ce partenariat fort permet, par l’association de notre lait et du savoir-faire indispensable du fromager, de proposer des produits de haute qualité. Nos produits laitiers sont fabriqués de manière artisanale et à partir d’un lait de vache non homogénéisé, pasteurisé et non mélangé qui provient exclusivement de la traite de notre troupeau.
La majeure partie de la production est consacrée à l’approvisionnement des restaurants collectifs franciliens (cantines, restaurants d’entreprises...) en yaourts, fromages blancs et fromages. Tous nos yaourts et fromages sont vendus à la boutique de la Bergerie.
En quelques chiffres :
• 70 vaches laitières conduites en agriculture biologique
• 450 000 litres de lait par an, transformé sur place
Il est composé du troupeau conservatoire de la race Mérinos de Rambouillet et d’un troupeau de brebis Romanes destiné à la production d’agneaux.
Le troupeau en quelques chiffres :
Le Mérinos de Rambouillet : 180 brebis et 30 béliers
• Patrimoine génétique unique
• Qualité lainière exceptionnelle
• Valorisation de la laine et de la viande en circuits courts
Le troupeau de race Romane : 220 brebis et croisées
• Pâturage maximisé
• Production d’agneaux d’herbe
• Totalité de la production valorisée en circuits de proximité
Lieu de production, d’expérimentation et de médiation auprès du grand public, l’exploitation agricole de la Bergerie nationale est représentative de l'agroécologie. Son importance est cruciale pour la réalisation des diverses missions de la Bergerie.
Elle sert de sujet d’étude, de site de production de références, et de support d’analyse pour les professionnels, les chercheurs et les étudiants.
De la grande ferme royale issue du Siècle des Lumières à la Bergerie nationale d’aujourd’hui, ce sont plus de deux siècles d’histoire consacrées à l’expérimentation en élevage et à la diffusion des bonnes pratiques par la formation. Tout en restant fidèle à ses missions d’origine, la Bergerie a su s’adapter et se développer.
Sensible au courant physiocrate, Louis XVI fait construire une ferme expérimentale afin d’y mener des expériences agronomiques et étudier l’acclimatation d’espèces animales et végétales. Vaches, chevaux, ânes, chèvres et volailles intègrent ainsi la ferme royale, mais c’est le mouton Mérinos qui va faire sa renommée. Son arrivée en 1786 va permettre à la France d’améliorer la qualité lainière de ses troupeaux et de relancer l’industrie textile en échappant au monopole espagnol.
Malgré la révolution, le comité de salut public décide que « la Ferme de Rambouillet serait conservée pour des expériences d’agriculture et d’économie rurale ». La première école de bergers est créée.
Napoléon Ier fait construire les bergeries impériales et va accélérer la grande entreprise de « mérinisation » lancée quelques années plus tôt par Louis XVI. De nombreuses races locales vont bénéficier de l’amélioration de leurs qualités lainières grâce aux croisements opérés avec les reproducteurs mérinos.
Les exportations de mérinos vont faire briller le nom de Rambouillet dans le monde entier, de la Russie aux Amériques, de l’Australie à la Nouvelle-Zélande, de l’Afrique du Sud à la Chine…
Les techniques d’insémination animale pour la France sont mises au point à la Bergerie, siège des premières formations d’inséminateurs.
L’établissement devient centre d’enseignement zootechnique, en diversifiant ses formations. Il est également pionnier pour la sensibilisation au développement durable et sa déclinaison dans l’enseignement agricole dès 1994. Il poursuit cette mission en œuvrant à la promotion de l’agroécologie en enseignant à produire autrement.
La Bergerie nationale est une alchimie réussie entre les différents centres qui la composent. Elle évolue et innove, dans la continuité de ses missions historiques d’expérimentation et de formation dans le domaine de l’élevage.