L’histoire de la Bergerie nationale de Rambouillet commence il y a trois siècles.
Depuis sa fondation en 1784, notre institution allie la tradition et l'innovation dans le monde de l'agriculture et de l'élevage.
L'expérimentation et la transmission des savoirs en sont les marques de fabrique.
En 1785, le troupeau de vache laitière arrive à la ferme de Rambouillet depuis la Suisse. Il inaugure la première importation animale de l’établissement mais aussi la première transmission « internationale » des savoirs, puisque les animaux sont conduits par les vachers qui sont chargés de transmettre leur savoir-faire aux ouvriers de la ferme française. Après les vaches, ce sont les chèvres angoras de Turquie, des ânes de Malte puis les fameuses « bêtes à laine » venant d’Espagne, l’année suivante.
En 1786, Louis XVI obtient de son cousin Charles III, le roi d’Espagne, un troupeau de « bêtes à laine espagnoles ». Il décide de les placer à Rambouillet pour servir de noyau à une nouvelle politique agricole : améliorer la qualité et la finesse des laines françaises. En croisant un bélier mérinos avec des brebis de pays, les bergers vont augmenter la taille des animaux ainsi que la qualité et la quantité de laine pour approvisionner les manufactures royales, ces ancêtres des usines et ainsi permettre l’essor de l’agriculture et de l’industrie dans les grandes plaines céréalières du nord de la France.
C’est pendant la Révolution française que l’établissement se voit donner le nom de Bergerie nationale. Durant la Première République, les bergers de Rambouillet et son directeur en particulier : Charles-Germain Bourgeois fondent les bases de la diffusion du mérinos en France, un processus nommé la mérinisation. En 1793, Bourgeois met en place le premier système de vente aux enchères des mérinos.
En 1794, la première école de bergers ouvre ses portes à Rambouillet. Pour le nouveau régime républicain il s'agit de former les bergers en une nouvelle classe de professionnels de l’élevage du mérinos et de la grande culture. D’année en année, les grands cultivateurs pourront y envoyer leurs bergers pour être formés à la Bergerie nationale.
Parmi les animaux issus des 10 troupeaux importés d’Espagne, les bergers de la Bergerie nationale sélectionnent un type d’animal qui convient aux éleveurs et aux savants. Ils sont ainsi à l'origine de la naissance d'une nouvelle race ovine qui prend le nom de mérinos de Rambouillet.
Lors de sa première visite au domaine, en novembre 1804, Napoléon Ier découvre qu’il n’y a pas de bâtiments pour servir de « bergerie » dans la Bergerie non plus nationale mais impériale. Il ordonne à son architecte d’édifier une vaste étable pour accueillir le troupeau et les travaux s’achèvent en 1805.
L'année 1840 correspond à la première vente de mérinos hors de l'Europe. C’est un éleveur de la colonie du Cap, la future Afrique du Sud, qui inaugure cette première importation. Depuis quelques années, des cultivateurs européens se fournissent à Rambouillet, mais durant la monarchie de Juillet et surtout durant le Second Empire, avec la signature des accords de libre-échange par Napoléon III, la Bergerie royale, impériale et nationale connaît un essor fulgurant de ses ventes de mérinos. Les animaux sont envoyés vers l’Afrique, l’Océanie, l’Amérique ou l’Asie.
Face à la chute des reproducteurs mérinos et la difficile reprise des activités agricoles après la Première Guerre mondiale, le ministère de l’Agriculture et la Bergerie nationale décident de créer une école saisonnière de bergers pour donner une nouvelle vocation au site à partir de 1921. Cette école connaît un essor important jusqu'à la fin du siècle.
En 1938, Martial Laplaud, le directeur de la Bergerie nationale et Robert Cassou mettent en place les premières expérimentations d’insémination animale en France sur des bovins et des moutons dans la Cour royale. Cette même année, l'école nationale d'élevage ovin ouvre ses portes.
Le Centre d’enseignement zootechnique est créé par Martial Laplaud en 1955 afin de regrouper les écoles d’élevage ovin, d’aviculture et d’insémination artificielle. Le premier BTS Productions Animales est créé à la Bergerie en 1965 ainsi que l’emblématique BTS hippique au début des années 70.
Convertie totalement à l’agriculture biologique en 2015, l‘exploitation agricole est engagée depuis de nombreuses années dans une démarche de développement durable. Aujourd’hui, les productions sont toutes transformées et vendues en circuits de proximité.